Alors que quelques centaines de personnes se sont réunies place de la Bastille à Paris, des échauffourées ont éclaté peu avant 22 heures entre des manifestants et les gendarmes mobiles positionnés aux alentours. Tandis qu'une majeure partie de la foule se dissociait des violences, jets de canettes et d'objets en tout genre se sont abattu sur des forces de l'ordre qui ont chargé vers 22h40.
Dès le début du rassemblement, vers 20 heures, la tension était palpable. De nombreux jeunes – certains avec des autocollants de la LCR ou du MJS, mais aussi des anarchistes – expliquent être «venus spontanément à l'annonce des résultats». Ils ont installé des braseros sur la place ainsi que des banderoles et une silhouette dessinée à la craie sur le sol, représentant le nouveau président de la République. «Paris debout, réveille-toi», «au Kärcher, Sarkozy», pouvait-on lire.
Amel, 26 ans, d'origine algérienne, avec sa petite fille: «Je suis d'origine maghrébine et ce soir, je me sens stigmatisée. Je me sens en danger pour moi et ma fille.» Deux jeunes de la LCR : «Même s'il a été élu de façon démocratique, on n'est pas d'accord. Le rapport de force n'est pas bon pour nous. Mais on espère que la résistance va s'organiser.»